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Brèves & articles

Formation de personnel soignant sans frontière : « on y va, bien sûr ! »

| Formation

Aller à l’étranger lorsqu’on se forme aux métiers de la santé, ce n’est pas toujours évident. Mais c’est possible, comme le montrent des projets pilotes comme la coopération entre les centres de de gériatrie Bethesda à Bâle et le Centre de cardiologie de Bad-Krozingen ; c’est même très enrichissant pour des élèves-apprentis en soins et santé et cela permet de découvrir le quotidien professionnel du pays voisin.

Zafa et Carina, apprenties en troisième année de formation pour devenir assistantes en soins et santé communautaire (ASSC) ont fait un stage l’an dernier à Bad Krozingen ; pour elles, une chose est claire : elles ne regrettent en rien cette expérience ! Le responsable de leur cursus a informé les élèves sur les possibilités de participer à un échange professionnel dans le cadre du Certificat Euregio et les deux jeunes apprenties se sont décidés à faire un stage de deux mois en milieu professionnel dans le pays voisin.  « Tous les établissements n’offrent pas la possibilité de travailler dans le pays voisin » explique Zafa.

Au-delà des expériences interculturelles, la perspective de découvrir un nouveau secteur professionnel du champ de la santé, d’approfondir les connaissances médicales étaient de réelles motivations pour les deux jeunes femmes. En effet, Zafa et Carina effectuent leur formation pratique au centre de gériatrie de la Bethesda à Bâle et développent principalement une expérience de soins dans un établissement long-séjour. Donc il était particulièrement intéressant pour elles de travailler aussi en soins courte durée.  La formation aux soins de santé communautaire est une formation de base permettant de préparer à un exercice professionnel en unité de soins longue durée mais aussi en unités de soins courte durée.   Les apprentis acquièrent donc des compétences qu’ils n’exploitent pas toujours dans leur quotidien professionnel au centre de gériatrie de la Bethesda.

C’est par exemple le cas des prises de sang que Zafa et Carina ont pu faire en autonomie sur leur lieu de stage à Bad-Krozingen, et qui, dans l’établissement chargé de leur formation pratique habituellement, sont réalisées par un médecin. Pendant leur stage au centre de cardiologie de Bad-Krozingen, les deux stagiaires bâloises ont été complètement intégrées dans un service et avaient, par ailleurs, la possibilité de faire des observations dans d’autres secteurs ce qui leur a permis, par exemple, de participer à des opérations ou de découvrir le travail en service de réanimation. Les deux stagiaires ont pu non seulement apprendre beaucoup mais apporter également leurs savoir-faire en matière de soins auprès des personnes âgées : leur connaissance de la prise en charge de personnes âgées atteintes de démence sénile a constitué une véritable valeur ajoutée et un plus pour le personnel de l’hôpital de Bad-Krozingen peu habitué à ce type de patients.

Durant leur travail ils échangeaient également souvent sur les différences de prise en charge du patient dans le pays voisin. Les collègues allemands, désireux d’en savoir plus sur les professions de soins suisses, interviewaient souvent les deux étudiantes baloises. D’après les jeunes apprenties suisses, il y a, par exemple, dans le quotidien de la clinique allemande moins de règles fixes que dans les établissements dans lesquels elles font habituellement leur partie pratique : « Au début, j’étais étonnée qu’il n’y ait pas d’heure fixe pour les pauses. Chez nous c’est fixé de façon beaucoup plus stricte. En stage en Allemagne les temps de pause sont définis en fonction des patients et parfois on passe des coups de fil pendant le repas » fait remarquer Carina.

Pour Zafa, le plus difficile au début, était surtout de décoder les abréviations du fonctionnement hospitalier car en Allemagne la langue de spécialité est différente. Mais, en dehors de cela il n’y avait pas de barrière linguistique, raconte Carina. Les Allemands étaient même étonnés que nous sachions parler le Hochdeutsch et voulaient même savoir comment se disaient certaines expressions en Schweizerdeutsch.

Grâce à tous les contacts et à toutes ces expériences, les deux apprenties font un bilan très positif de leur séjour à l’étranger : « pour moi c’était sans hésitation un temps fort de ma formation » dit Zafa et elle ajoute : « On agrandit encore son horizon professionnel. Je recommanderais à tous de faire une expérience d’échange, et sur un CV le certificat Euroregio est toujours un plus. »

Les jeunes assistantes en soins de santé peuvent déjà tirer profit de leur expérience interculturelle car des professionnels de différents pays et cultures travaillent ensemble au quotidien au sein du centre de gériatrie de Bâle. Cela fait donc sens d’être allé travailler de l’autre côté de la frontière.

Le certificat Euregio permet à des apprentis ou des élèves de lycées professionnels d’effectuer, dans l’espace du Rhin supérieur, un stage de formation en entreprise à l’étranger de quatre semaines minimum (dans toutes les disciplines). Les entreprises peuvent ainsi participer à la qualification des apprentis / élèves. Pour plus d’informations, voir également www.europa-macht-mobil.de/france/certificat-euregio.html.

Si vous voulez en apprendre davantage sur les formations en soins infirmiers, vous pouvez lire ici l‘étude publiée par la Conférence du Rhin supérieur et l’Euro-Institut sur le manque en personnels qualifiés dans le secteur de la santé dans le Rhin supérieur.

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