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Formation intensive aux premiers secours : secouriste d’un jour

Assurer les premiers secours est extrêment important et peut même s’avérer vital. Pour certains, la dernière formation aux premiers secours suivie commence pourtant à dater quelque peu. Par conséquent, de nombreuses personnes se sentent mal à l’aise lorsqu’il s’agit d‘apporter une aide concrète. Nous avons suivi une formation aux premiers secours à la Croix rouge allemande [Deutsches Rotes Kreuz] à Kehl. Bilan de la journée : il est utile de rafraichir ses connaissances régulièrement.

Comment je me suis retrouvée dans un cours de premier secours

J'ai passé mon permis il y a tout juste dix ans et j'ai participé par la même occasion à une formation d’une journée, obligatoire lorsque l’on souhaite obtenir son permis en Allemagne. Il me reste de vagues souvenirs de cette formation : la position latérale de sécurité me rappellait plus ou moins quelque chose. Mais comment et quand assure-t-on les premiers secours… je n’aurais plus été en mesure de vous le dire précisément. Je me souviens aussi de l’une ou l’autre situation, dans laquelle je me trouvais quelque peu démunie, par exemple lorsqu’il s’agissait d’être rapidement prête à intervenir lors d’un accident routier. Autant de raisons d’agir : l’inscription à une formation fut rapide et c’est ainsi que je me retrouvais avec dix autres participants à la formation aux premiers secours en entreprise un lundi matin. Tous dans la salle avaient le même objectif, soit une mise à jour nécessaire sur le meilleur comportement à adopter en cas d’urgence. Certains étaient envoyés à la formation par leur entreprise, les entreprises artisanales à partir d’une certaine taille ayant l’obligation d’assurer la présence d’au moins au salarié formé aux premiers secours. D’autres ont évoqué des motifs personnels pour suivre la formation, comme par exemple le fait d’aider des proches.

Porter assistance aux personnes en détresse est un devoir !

La formation a commencé par une introduction sur l’évidence des premiers secours. En effet, les premières minutes jusqu’à l’arrivée des secours sur le lieu de l’accident peuvent influencer sur la gravité des séquelles de l’accident et être déterminantes pour la survie. Ce n’est donc pas seulement pour des raisons éthiques que nous avons le devoir d’aider notre prochain dans une situation d’urgence, dans certains pays nous sommes légalement tenus de le faire. Le formateur nous rassure. En effet, dans la réalité, la plupart des accidents se produisent de façon bien moins dramatique que dans les séries télévisées. Et la personne qui assure les premiers secours ne doit pas prendre peur. Ainsi, personne ne peut être poursuivi civilement ou pénalement pour préjudices causés au blessé lors des premiers secours, dans la mesure où aucune faute lourde ou intentionnelle n’est commise, c’est-à-dire si la personne apporte son aide en fonction de ses connaissances en son âme et conscience. Néanmoins, afin de garder son sang-froid même en situation de crise, il est important de faire face à différentes situations de manière pratique. C’est précisément pour cette raison que dans le cadre de la formation, outre la théorie, nous avons également mis en pratique la plupart des éléments appris. Mettre quelqu’un en position latérale de sécurité – mesure prise lorsqu’une personne est inconsciente mais respire toujours – s’est avéré être beaucoup plus compliqué que prévu pour certains participants. Ainsi, ce sont surtout les petits détails qui comptent, comme le fait que la tête de la personne concernée doive délicatement être basculée vers l’arrière et le menton légèrement vers l’avant. Ces mesures visent à prévenir l’obstruction des voies respiratoires.

Les compressions thoraciques, ce n'est pas pour les non-sportifs

Le plus dur restait à faire, notamment pendant l’exercice de massage cardiaque, effectué en cas d’arrêt cardiaque. Il s’agit de pratiquer 30 compressions thoraciques les bras tendus et mains à plat puis deux insufflations. Pour la plupart des participants, cet exercice fut plutôt insolite. Nombre d’entre nous furent très surpris en apprenant que les secouristes effectuent ces soins de réanimation plusieurs heures durant dans les cas les plus graves. Bon à savoir pour les secouristes : une réanimation doit être effectuée sans interruption, jusqu’à l’arrivée des services de secours sur les lieux de l’accident. Lorsque plusieurs personnes sont présentes, il est possible de se relayer, d’autant plus que sans entraînement, rien que cinq minutes de massage cardiaque peuvent représenter un vrai défi !

Se sentir plus à l'aise en cas d'urgence

Plus tard dans l’après-midi, outre les conseils d’ordre général sur le bon comportement à adopter en cas d’accident ou d’urgence, nous avons abordé des sujets comme les saignements, le soin d’une plaie ainsi que les techniques de pansement. Nous avons également appris quel comportement un secouriste doit adopter en cas de fracture osseuse, de brûlures thermiques, intoxications, brûlures chimiques ainsi qu’en cas de maladie aigue ou de convulsions. La formation était donc très instructive et a encouragé de nombreux participants à continuer de s’intéresser au sujet. Une participante, lors de la réflexion commune en fin de formation, a déclaré : « Je me sens beaucoup plus sûre de moi. La prochaine fois que je devrais assurer des premiers secours, je saurais ce qu’il faut faire. »

TRISAN conseille de régulièrement rafraichir ses connaissances dans le domaine des premiers secours. Une après-midi suffit pour pouvoir mieux gérer une situation d’urgence. Pour ceux qui ne trouvent pas le temps de suivre cette formation pour l’instant, vous pouvez vérifier quels sont les gestes de premiers secours sur le site de la Croix-Rouge française. Toutefois, comme nous l’avons indiqué, ce petit « pense-bête » ne peut pas remplacer de formation aux premiers secours !

Pour en savoir plus sur l’organisation des secours d’urgence en France, en Allemagne et en Suisse.

L'obligation de premiers secours

Selon l’article 323c du Strafgesetzbuch (StGb), il est obligatoire de porter secours en cas d’accident, de risque collectif ou d’urgence, dans la mesure où cela est raisonnable et possible sans risque pour soi-même.

En France, le Code pénal prévoit une obligation similaire, mentionnant ainsi la „non-assistance à personne en danger“.  Ainsi, en France, quiconque s’abstient de porter assistance sans risque pour lui ou un tiers peut être puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende.

En Suisse, l’article 128 du Code pénal stipule le devoir de prêter secours et le fait que celui qui n'aura pas prêté secours alors que l'on pouvait raisonnablement l'exiger de lui, étant donné les circonstances, sera puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine pécuniaire.

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